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Retranscription de l’interview : Exemple d’une trajectoire de dirigeante avec Anne-Ségolène ABSCHEIDT

Lise BACHMANN : bonjour Anne-Ségolène !

Anne-Ségolène ABSCHEIDT : bonjour Lise !

Lise BACHMANN : j’ai l’immense joie d’accueillir aujourd’hui Anne-Ségolène ABSCHEIDT, Directrice Générale de l’ECM, École de Commerce et de Management de la région Centre qui accueille 550 étudiants.

Anne-Ségolène ABSCHEIDT : c’est ça Lise !

Lise BACHMANN : Anne-Ségolène, je t’ai connue dans un poste de commandant de la Marine nationale, puis tu as voulu lancer une start-up pour Orientalis Conseil et au bout de quelques années, tu es arrivée à la direction d’une école de commerce. J’aimerais vraiment savoir quelle est la ligne qui t’a conduite sur ces 3 brillantes réussites.

Anne-Ségolène ABSCHEIDT : Merci, Lise, alors c’est vrai que j’ai un parcours qui n’est pas commun, mais qui en fait a toujours été dicté par des choix qui tournaient autour de deux pôles, qui pour moi étaient vitaux. Le premier, c’est l’International et le deuxième, c’est le Management. Dans la Marine nationale…

Lise BACHMANN : oui !

Anne-Ségolène ABSCHEIDT : … c’était l’assurance de pouvoir m’ouvrir sur le monde, comprendre les grands enjeux, finalement internationaux aussi, découvrir le monde et puis c’était aussi l’occasion d’apprendre à manager des hommes et des femmes, alors certes sur une affaire de combat, mais aussi en temps de paix.

Lise BACHMANN : est-ce que tu peux nous en dire plus, aujourd’hui en tant que directrice générale, sur les fonctions que tu assumes et sur la responsabilité que tu as prise il y a maintenant 3 ans ?

Anne-Ségolène ABSCHEIDT : en 2013 j’ai quitté l’armée et j’ai créé Orientalis Conseil qui était une entreprise qui n’existait pas en France. Il existe des entreprises d’orientation et d’accompagnement des jeunes, mais qui n’apportent pas réellement de capacité à réfléchir, à investiguer et à prendre une vraie décision et à l’assumer par la suite. À l’assumer c’est-à-dire en travaillant pour pouvoir accomplir son objectif et sa stratégie de vie professionnelle et même de vie personnelle.

Lise BACHMANN : d’accord !

Anne-Ségolène ABSCHEIDT : et c’était l’enjeu en fait d’Orientalis.

Lise BACHMANN : c’est une orientation 360°.

Anne-Ségolène ABSCHEIDT : vraiment 360°.

Lise BACHMANN : d’accord, c’est intéressant !

Anne-Ségolène ABSCHEIDT : il comprend un accompagnement en formation, en développement personnel, mais aussi en structuration parce que c’est comme ça qu’on réussit. C’est parce qu’on a les bons outils, qu’on est bien structuré et qu’on travaille efficacement, qu’on arrive finalement à obtenir ce qu’on veut de la vie. Mais pour obtenir ce qu’on veut de la vie, il faut l’avoir défini au préalable…

Lise BACHMANN : très très important !

Anne-Ségolène ABSCHEIDT : c’est-à-dire qu’est-ce qui est important, qu’est-ce qui va motiver…

Lise BACHMANN : ses rêves, ses ambitions, sa passion !

Anne-Ségolène ABSCHEIDT : exactement, sa passion, ses choix parce que sinon on prend souvent des décisions par défaut et ces décisions, comme elles ont été prises par défaut, on ne les assume pas, on finit par subir et on est malheureux. C’est ainsi qu’on voit tellement de gens qui subissent leur quotidien en entreprise ou dans leur vie personnelle. Voilà mon ambition pour tous les jeunes que j’ai pu toucher via cette entreprise, via cette mission. L’enjeu, c’était vraiment ça, c’était de les accompagner vers une prise de décision qui était une vraie prise de décision…

Lise BACHMANN : en alignement avec leur rêve et leur potentiel…

Anne-Ségolène ABSCHEIDT : ce qu’ils étaient eux, leur ADN, ce qui était important pour eux !

Lise BACHMANN : d’accord !

Anne-Ségolène ABSCHEIDT : donc en fait, il se trouvait que je me suis installée, à la fois, à Paris à l’époque et puis à Tours pour suivre mon conjoint. C’est souvent comme ça, on a des passions, mais il faut aussi faire avec son environnement et il se trouve qu’à Tours, c’était le siège d’une école de commerce magnifique qui s’appelait ECM et qui venait de vivre le pire qu’on puisse imaginer pour une entreprise et surtout pour une école. Ils avaient enfin fusionné dans un grand projet avec d’autres écoles de commerce et l’école s’était effondrée… Il leur fallait un nouveau management, une nouvelle direction…

Lise BACHMANN : et là on vient chercher Anne-Ségolène ABSCHEIDT.

Anne-Ségolène ABSCHEIDT : alors moi, j’y suis allée…

Lise BACHMANN : et tu as dit « oui »

Anne-Ségolène ABSCHEIDT : parce que je trouvais que c’était un challenge extraordinaire.

Lise BACHMANN : d’accord !

Anne-Ségolène ABSCHEIDT : et qui était en cohérence avec ce que je recherchais dans la vie puisqu’il y avait l’accompagnement des jeunes, du management de transitions… Il en fallait dans une période comme ça et puis surtout on avait de l’International puisque l’école avait des partenariats extraordinaires à l’International et c’était une occasion extraordinaire d‘aligner, finalement, encore une fois, tout ce qui est important pour moi !

Lise BACHMANN : d’accord, on entend dans ta voix…

Anne-Ségolène ABSCHEIDT : oui !

Lise BACHMANN : Anne-Ségolène, c’est comme ça que je te connais et ça confirme ce que je pensais. Anne-Ségolène, peux-tu nous en dire plus aujourd’hui, trois ans après, sur tes résultats obtenus en tant que Directrice générale ?

Anne-Ségolène ABSCHEIDT : j’ai des résultats qui sont très prometteurs puisqu’on a plus que doublé les effectifs. Entre 2018 et 2019, on a augmenté de 30 % le nombre d’étudiants.

Lise BACHMANN : d’accord !

Anne-Ségolène ABSCHEIDT : quand je suis arrivée à ce poste en 2016, il y avait 12 contrats d’alternance, on a signé notre 350e.

Lise BACHMANN : ah oui, d’accord

Anne-Ségolène ABSCHEIDT : voilà, on a redonné confiance aux entreprises de la région, à nos partenaires, nos prescripteurs, aux lycées de la région, aux familles, aux jeunes, et en fait le plus important c’est de voir à quel point l’école revit à nouveau au travers des étudiants, des enseignants, mais aussi au travers des 20 000 diplômés qui portent littéralement le projet où qu’ils soient en France et dans le monde.

Lise BACHMANN : d’accord,  je suis ravie de ton témoignage Ségolène.

Anne-Ségolène ABSCHEIDT : tu t’inscris ?

Lise BACHMANN : ah oui je m’inscris, ton enthousiasme est impressionnant, et en fait je vois dans ton parcours beaucoup d’audace, quelle est la part de l’audace et de la chance finalement dans ta réussite ?

Anne-Ségolène ABSCHEIDT : alors comme je le dis souvent à mes étudiants, « la chance ne sourit qu’aux esprits préparés. »

Lise BACHMANN : Oui !

Anne-Ségolène ABSCHEIDT : en fait, voilà ça s’aligne bien encore une fois avec la mission d’Orientalis à l’origine, qui était de dire finalement « si vous voulez de la chance dans la vie, il faut l’avoir anticipée et il faut l’avoir préparée en amont » parce que parfois on a des aubaines qui arrivent sur le chemin, mais si notre conscience n’est pas éveillée, comment est-ce qu’on peut saisir la chance qui nous arrive ?

Lise BACHMANN : d’accord !

Anne-Ségolène ABSCHEIDT : et en fait, pour ça il fait avoir réfléchi à ce qu’on veut dans la vie, ce qui va nous faire vibrer. Alors ça demande de se connaître…

Lise BACHMANN : oui, de l’introspection, de bien travailler…

Anne-Ségolène ABSCHEIDT : voilà, mais pas seulement l’introspection, on ne se connaît bien que par l’expérience.

Lise BACHMANN : d’accord !

Anne-Ségolène ABSCHEIDT : c’est parce qu’on se confronte à des choses qui sont nouvelles, qu’on sort de notre zone de confort. Alors oui, ça fait peur, parfois on est tétanisé par la peur d’ailleurs, voilà tellement c’est….

Lise BACHMANN : l’inconnu…

Anne-Ségolène ABSCHEIDT : on se dit que ce n’est pas possible, c’est inconnu…

Lise BACHMANN : tout à fait !

Anne-Ségolène ABSCHEIDT : on n’y arrivera pas. Et c’est parce qu’en fait on se met dans des situations nouvelles qu’on est bien accompagné et bien entouré, qu’on surmonte tout ça, qu’on se rend compte qu’en fait on est capable, on développe d’autres compétences et c’est ce qui nous permet toujours de progresser. L’audace, elle ne se décrète pas, elle se vit…

Lise BACHMANN : elle s’anticipe et se prépare !

Anne-Ségolène ABSCHEIDT : voilà, elle se prépare, mais elle se vit aussi, parce qu’être audacieux pour être audacieux et faire n’importe quoi et n’importe comment, parce que voilà on a décrété qu’on était audacieux… Eh bien vous pouvez être sûr que c’est un échec assuré.

Lise BACHMANN : d’accord !

Anne-Ségolène ABSCHEIDT : en revanche, je pousse tous mes étudiants à expérimenter au maximum, c’est pour ça que tout le programme pédagogique ici, qu’on entre en première année ou en cinquième année, il est basé sur de l’expérimentation à tous les étages.

Lise BACHMANN : à tous les étages !

Anne-Ségolène ABSCHEIDT : c’est comme ça. D’ailleurs c’est ce qui est incroyable, notre récompense dans l’école… La récompense des équipes pédagogiques et administratives c’est le jour de la remise des diplômes. Cette année, c’est le 21 Mars, le jour du printemps. On attend ça avec impatience. C’est extraordinaire parce qu’en fait c’est à ce moment-là qu’on se rend compte et qu’on se souvient de nos étudiants quand ils sont arrivés.

Lise BACHMANN : d’accord, et on voit le chemin parcouru !

Anne-Ségolène ABSCHEIDT : et comme ils sont transformés.

Lise BACHMANN : ah ouais, ouais !

Anne-Ségolène ABSCHEIDT : et puis dans quelles entreprises ils sont aujourd’hui, parfois quand ils sont en poursuite d’études, dans quelles écoles…

Lise BACHMANN : d’accord !

Anne-Ségolène ABSCHEIDT : ils ont intégré des trucs complètement fous qu’on n’aurait pas imaginés, et ça  nous rend extrêmement fiers !

Lise BACHMANN : et tu penses aussi que par toute cette expérimentation, cette application…

Anne-Ségolène ABSCHEIDT : mais c’est ce qui leur donne confiance en eux…

Lise BACHMANN : j’allais parler de ça, la confiance…

Anne-Ségolène ABSCHEIDT : c’est ce qui leur donne l’audace finalement pour aller saisir des choses que…

Lise BACHMANN : la confiance et l’audace.

Anne-Ségolène ABSCHEIDT : Eh oui, trois ans ou deux ans auparavant, ils n’auraient jamais imaginé être en mesure de… voire même rêver de pouvoir le faire.

Lise BACHMANN : d’accord, ce que tu veux dire c’est que l’ECM forme, mais aussi transforme, finalement !

Anne-Ségolène ABSCHEIDT : oui, c’est ça, c’est l’objectif de l’école ! C’est de former des jeunes managers agiles, c’est-à-dire capables de se transformer et de transformer aussi !

Lise BACHMANN : très bien ! Mille mercis, Anne-Ségolène.

Anne-Ségolène ABSCHEIDT : merci, Lise !

Lise BACHMANN : un vrai plaisir d’être avec toi aujourd’hui, merci !!!