Le bonheur, voilà un mot qui a fait et continue à faire couler beaucoup d’encre. Pour illustrer mon propos, j’ai trouvé cette définition d’Aristote. Pour lui le bonheur c’est […] le sentiment que la puissance croît, qu’une résistance est en voie d’être surmontée ».
C’est exactement ce que peuvent nous apporter des relations de qualité. Elles nous dynamisent et nous aident à passer les obstacles qui se dressent sur notre chemin. Elles contribuent donc à façonner notre bonheur.
Sommaire
L’importance des relations familiales dans la construction du bonheur
La réussite professionnelle est décuplée quand la réussite familiale est au rendez-vous. J’ai encore ce souvenir d’un moment de bonheur intense : après avoir défendu mon dossier de cession dans un actif au charbon en Pologne auprès des dirigeants du Groupe, je parvenais à être à l’heure pour récupérer mon garçon à l’étude (magie) et nous célébrions cette étape professionnelle le soir même entourée des miens. La plénitude pour moi, car les 3 piliers harmonieux sur lesquels repose une vie étaient réunis dans cette unité de temps. J’aurai l’occasion dans un prochain article d’évoquer avec vous ces 3 piliers enseignés par une coach et qui drivent ma vie : le professionnel, le familial et le soi.
Certes, pendant des décennies, les femmes ont été obligées de choisir entre une vie professionnelle réussie et une vie familiale harmonieuse. Dès 1975*, on commence à envisager la cellule familiale comme un tout où chacun a le droit de s’épanouir et où les enfants ont autant besoin de la présence de leur père que de celle de leur mère.
Il était grand temps que l’on reconnaisse que des relations familiales harmonieuses et une vie professionnelle réussie sont non seulement compatibles, mais qu’en plus elles permettent de parvenir à l’épanouissement de chacun. Conjuguer les deux marque la fin des frustrations que ressentait l’un des conjoints lorsqu’il devait se « sacrifier » au profit de l’autre. Pour revenir à ce que disait Aristote, c’est en ouvrant le champ des possibles pour les femmes comme pour les hommes qu’on leur donne la possibilité d’atteindre une forme de sérénité et un bien-être que certains appellent le bonheur.
Des relations sociales de qualité pour enrichir sa vie
Si les relations familiales ont un impact incontestable sur le bonheur de chaque individu, ce ne sont pas les seules. L’homme ne peut pas vivre sans contact avec les autres. Les relations interpersonnelles sont indispensables à son équilibre. Que ce soit les amis, les voisins, les collègues, tous les individus qui évoluent dans notre environnement font partie d’une dynamique sociale. Les réseaux sociaux en sont la preuve patente. Aujourd’hui, on peut dire que presque aucun individu n’est totalement isolé par obligation. La solitude est de plus en plus souvent un choix de vie.
Une vie sans relations sociales serait bien terne et surtout elle nous priverait d’un atout extraordinaire : le soutien social. Une étude de très grande envergure a été mise en place par plusieurs générations de chercheurs qui se sont passé le flambeau depuis 75 ans. Elle avait pour objectif d’étudier la vie et le bonheur des adultes. Après avoir inclus uniquement une cohorte d’hommes, les femmes ont commencé à faire partie de cette recherche. En novembre 2015, le psychiatre, Robert Waldinger (4e directeur de l’étude Harvard), a fait part des trois enseignements qu’on pouvait retirer des résultats :
- Entretenir de bonnes relations nous rend plus heureux et nous garde en meilleure santé. De plus, elles nous permettent de vivre plus longtemps.
- Ce n’est pas leur nombre qui compte, mais leur qualité.
- Enfin, des relations sociales épanouies préservent notre cerveau et laissent notre mémoire aiguisée même à un âge très avancé (les premières recrues avaient 17 ans au début de l’étude. Elles ont été suivies jusqu’à environ 90 ans).
Les résultats de cette étude mettent en évidence le fait que les relations interpersonnelles sont directement liées au soutien social que peut nous apporter notre famille bien sûr, mais aussi l’ensemble des personnes avec lesquelles nous tissons des liens forts. C’est le sentiment d’appartenance à une communauté qui permet de se sentir encouragé et soutenu dans les réussites comme dans les échecs. Faire partie d’un cercle de connaissances et d’amis multiplie les occasions de s’épanouir et de progresser.
Ce constat explique ainsi l’engouement extraordinaire de tous les citoyens du monde pour les réseaux sociaux qui prennent leur essor entre 2003 et 2005. C’est un formidable outil pour développer des relations, tant sur le plan amical que professionnel, et pour la formation de groupes sociaux.
Facebook connecte aujourd’hui 2,6 milliards de personnes (1,7 milliard actifs chaque jour !), 660 millions de membres étaient inscrits sur LinkedIn en 2019, et en 2020, 166 millions d’utilisateurs sont au quotidien sur Twitter.
Certes, les limites des réseaux sociaux sont également nombreuses. Avoir 1 000 amis sur Facebook donne peut-être le sentiment de ne pas être seul, mais deux questions simples permettent de mesurer la profondeur de la relation :
- combien viendront vous voir à l’hôpital après une intervention chirurgicale ?
- combien seront prêts à vous aider à déménager ?
Les doigts d’une main suffiront à les compter !
Relations familiales et sociales : la recette du bonheur
Je vous livre un secret qui me rapproche du résultat de l’étude de R. Waldinger : « le bonheur, c’est la qualité de la relation que l’on a avec les autres ».
Telle une plante, ma famille, « je l’arrose » chaque jour avec le plus grand soin. Mes enfants, mon compagnon, ma famille, et aussi mes amis et mes relations. Je ne manque pas une occasion de célébrer un moment clé (anniversaire, évènements familiaux, rencontres networking où je vais apporter, apprendre et décrocher de nouveaux précieux contacts…). La meilleure manière pour que ces merveilleuses rencontres se produisent : surmonter les éventuelles querelles ou frustrations du passé (combien de familles ne se voient plus à cause de peccadilles ?).
Et donner de soi. Provoquer ces moments, les organiser. Certes, ce sont souvent les mêmes qui sont à l’origine de ces rencontres, mais le bonheur ressenti est tel (pour moi en tout cas), qu’il vaut largement le temps pris à « just do it » !
À l’heure actuelle, personne ne peut affirmer être en mesure de réussir seul. Le bonheur est un mix de plusieurs composantes que chacun dose en fonction de ses envies, de ses possibilités et de ses rencontres. Essayez et vous m’en direz des nouvelles !
Source : https://www.persee.fr/doc/genre_1298-6046_1999_num_24_1_1077
* Déclaration de Mexico à l’ONU (paragraphe 7)