Toutes les organisations sont constituées d’hommes et de femmes. Et on le sait depuis l’Antiquité, chacun est un « animal politique » à lui seul. C’est-à-dire une individualité qui va s’accomplir parmi les autres, en intégrant les codes politiques qui règnent au sein de son environnement.
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L’intégration des codes sociaux
En effet, pour s’adapter à son milieu, pour s’intégrer dans un groupe, chacun doit apprendre les règles de vie commune, les « codes sociaux ». Cet ensemble d’éléments de langage, de culture et de comportements qui lui seront fort utiles pour s’ajuster au groupe.
Quant à l’entreprise, elle est une micro-société à part entière avec ses propres codes et un langage. C’est ce que l’on appelle la « culture d’entreprise ».
Comment pourrais-je oublier mon premier stage de master (à la fin du XXe siècle !) où j’intégrais l’ODR EST, en charge d’un audit sur les pratiques d’EAP, au sein d’entités comme les GET, le CIME et les TST ?
À minima un mois pour appréhender chaque sigle, son positionnement dans l’entreprise, la culture de ses salariés. Un mal nécessaire lorsque l’on va auditer 10 entités différentes, une cinquantaine d’hommes et de femmes qui exercent divers métiers, chacun avec sa propre « habilité sociale » et les « codes sociaux » de son environnement.
Un moment cependant essentiel pour s’intégrer au groupe, pour mieux le comprendre et donc pour proposer les meilleurs axes d’amélioration conduisant à la performance du collectif.
Les codes politiques dans le monde actuel
Est-ce encore si important aujourd’hui, où les règles de la vie en entreprise se sont assouplies ? En effet, le monde du travail donne l’impression d’être devenu plus « cool ». Le code vestimentaire du casual Friday se répand progressivement. Le home-working permet de travailler en cassant les codes d’un agenda classique (exemple concret : il est 12 h 51 et je rédige cet article au lieu d’aller déjeuner).
Mais y a-t-il une réelle évolution de cet environnement politique ?
Si l’on écoute le sociologue Jean-François Amadieu, pas du tout !
Il dit, je cite : « Tout le monde n’a pas relâché les codes, et il y a aujourd’hui si peu de places à prendre que les maîtriser est encore plus important qu’autrefois ».
L’entreprise a un enjeu fort si elle veut garder ses talents. C’est celui de la première impression au moment de l’embauche, de l’intégration au sein de l’organisation et de l’entité. Que ce soit votre arrivée dans une équipe du corporate d’un groupe du CAC 40 ou l’équipe de direction d’une start-up, ou encore le conseil d’administration d’un think tank (pour citer 3 environnements que je connais plutôt bien), il faudra savoir faire preuve d’agilité pour vous conformer au mieux aux valeurs, au langage, aux comportements et à la culture de l’entreprise.
Ceux qui ne parviennent pas à renoncer à certains choix de positionnement, qui ne cherchent pas à adopter les codes politiques, prennent 2 risques :
- celui de bloquer leur ascension sociale ;
- ou pire, celui d’être exclus.
Avoir conscience de l’accélérateur de carrière professionnelle que représente votre agilité en environnement politique fera partie de la formation #WOMACCELERATOR que je vous prépare, avec des expertes et experts du domaine.
Je vais vous faire une confidence toute personnelle à ce sujet :
Pour mon premier job, responsable ressources d’une business unit de 500 salariés, après les tests et la journée d’entretien passés sur Paris, mon profil était juste parfait concernant les compétences attendues (bonne élève que j’étais… Merci maman !).
Pour les softskills, tout correspondait là aussi à la perfection… sauf 2 axes qui ressortaient un peu du diagramme en toile d’araignée qui m’était présenté par le consultant :
« rebelle » plus que l’attendu (ma soif d’esprit critique et constructif) ;
« insoumise » plus que l’attendu (ma soif de liberté… Merci papa !).
La bonne recette : Un mix de codes politiques et de créativité
Aujourd’hui, plus de 20 ans après, je sais pourquoi ma carrière a été si réussie « à ma manière », c’est-à-dire celle qui procure le plus d’épanouissement. Senior Vice President Marketing & Sales Europe, Chargée de Mission RH Mixité France Europe, Directrice UX du Global Business Support Achats pour les 24 BU du Groupe, Membre du dernier “ENGIE TOP 800”.
Alors pourquoi l’entreprise, malgré le niveau des challenges relevés et les résultats très souvent dépassés avec mes équipes, n’a-t-elle pas eu l’audace de m’intégrer dans l’élite dirigeante des “Leaders for Tomorrow” ? Je pense aujourd’hui que n’avais probablement pas les codes. Trop créative, pas assez alignée, trop audacieuse.
D’ou mon rêve de mieux les faire connaître, et ce message d’espoir : il faut regarder la nouvelle période dans laquelle nous nous trouvons avec des yeux neufs.
Bien sûr les codes perdurent et favorisent toujours l’ascension professionnelle. Mais, lorsque vous aurez bien compris le terrain de jeu et toutes les règles explicites et implicites de votre entreprise, il sera très apprécié que vous émettiez CE QUE VOUS ETES.
Le leader « authentique » sera recherché (cf. l’étude de la HBR : le level 5). Ceux qui restent engoncés dans les « codes politiques » comme un poisson rouge dans son bocal, sans aucune créativité, sans être eux-mêmes, seront moins crédibles aux yeux des équipes qu’ils managent.
Oui, certes, sur le court terme, l’harmonie du groupe autour des codes politiques sera assurée. Mais sur le long terme, ne pas permettre à certaines aspirations individuelles de s’exprimer pourrait aussi entrainer un arrêt brutal de la dynamique du groupe ou de son potentiel de créativité, de compétitivité.
Donc, avoir une entreprise où tous les salariés se fondent dans les normes est-il souhaité ? La réponse est NON, car la créativité, ce talent indéfinissable dont font preuve certains et certaines, est devenue un élément différenciant qui peut rapporter beaucoup de performance aux entreprises.
Un exemple vécu : c’est par la force de ma détermination que j’ai rapproché 2 mondes qui, il y a 5 ans, n’avaient aucun code en commun : une entreprise du CAC 40 et une start-up dans l’auto-partage électrique. Il y a quelques mois, ils déposaient ensemble une réponse à un appel d’offres pour un projet visionnaire de centrale de mobilité du futur !
Les entreprises en sont à présent bien conscientes. Elles veillent à mieux retenir ceux qui sont différents pour éviter de se priver d’une richesse et d’un talent dont elle ne dispose pas.
Donc OUI, bien comprendre le terrain de jeu et les règles implicites et explicites est un pré requis incontournable pour réussir professionnellement.
Et si vous avez, EN PLUS, des compétences personnelles différentes ou un écosystème qui peuvent apporter de la valeur à l’entreprise, c’est probablement sur vous que l’entreprise s’appuiera pour relever le défi d’innover, de construire ensemble le monde de de demain.