Le début du XXIe siècle a vu se briser le carcan d’une vie professionnelle classique au cours de laquelle tout était irrémédiablement joué dès l’obtention de ses diplômes. Parcours en « lignes brisées », formation tout au long de la vie, changement de secteur dans sa carrière voire entrepreneuriat… n’étaient pas des options vraiment envisageables. Dans le meilleur des cas on avait eu le droit de choisir sa voie… Mais, ce qui était certain, c’est que cette route, on devait la suivre jusqu’à la retraite.
Aujourd’hui, beaucoup de choses ont changé. Et post Covid-19 encore davantage. Vie professionnelle et vie personnelle peuvent se dérouler en harmonie. L’épanouissement personnel n’est plus incompatible avec une carrière. Bien au contraire, c’est pourquoi on parle à présent de carrière sans frontières. Et le télétravail favorise également cette évolution. Sous cette nouvelle terminologie, apparaît enfin la possibilité de grandir tout au long de sa vie.
Sommaire
Une nouvelle manière de grandir tout au long de sa vie
Dans un monde post-moderne où les frontières sont ouvertes à peu près partout, tant sur le plan géographique que sur le plan moral, toutes les possibilités nous sont offertes. Une carrière n’est plus linéaire. Nous nous trouvons fréquemment à des croisements où nous pouvons décider de quitter une autoroute pour prendre une voie secondaire qui nous mènera vers d’autres horizons.
Apprendre une langue étrangère, quel que soit notre âge pour travailler avec des collègues de l’autre bout du monde, acquérir une formation complémentaire pour réorienter un parcours professionnel qui ne nous satisfait plus… Rien n’est impossible. Si nous vivons un profond changement dans notre vie familiale, nous pouvons de plus en plus souvent y faire face en adaptant pendant un certain temps notre vie professionnelle. Les deux sphères ne sont plus séparées par un mur infranchissable, mais elles s’imbriquent l’une dans l’autre ; une des deux peut prendre momentanément le pas sur l’autre, sans que rien ne soit perdu.
Apprendre nous grandit et protège notre cerveau
Dans un monde où le jeunisme fait rage et où l’on devient vite un senior passé 45 ans, il est de plus en plus important de faire travailler nos neurones si nous voulons éviter la retraite anticipée. Toujours garder ce coup d’avance, rester curieux, s’intéresser, suivre les dernières innovations de son domaine. Sortir de notre zone de confort, faire des expériences, se tromper parfois, mais réussir souvent, voilà une jolie manière d’éviter le déclin cognitif et de continuer à grandir tout au long de sa vie.
En effet, une psychothérapeute vient de me l’apprendre, notre cerveau n’est pas un simple réservoir de neurones dont le niveau diminue au fur et à mesure que nous prenons de l’âge. Il en fabrique jusqu’à environ 90 ans. Quelle joie d’apprendre cela ! Voici une belle marge pour continuer à apprendre et développer notre valeur pendant toute notre vie en bonne santé.
La satisfaction de pouvoir concilier convictions et efficacité
S’épanouir dans son travail, voilà une notion qui était totalement inconnue de nos ancêtres. La satisfaction se limitait à poursuivre des études brillantes, fonder une famille, obtenir un poste évolutif et décrocher son bâton de maréchal avant la retraite. Point final ! Si aujourd’hui vous pouviez demander à vos arrière-grands-parents s’ils étaient heureux, ils vous répondraient certainement que leur devoir était accompli et que c’était cela le bonheur. La défense de ses propres valeurs n’était pas d’actualité. Peu de personnes auraient eu l’audace de refuser un poste parce qu’il n’était pas aligné avec leurs convictions ou leur ikigaï ou parce qu’il ne correspondait pas à leurs considérations éthiques. En un mot, on ne mélangeait pas deux mondes que l’on estimait comme très différents : celui de l’efficacité et celui de nos propres opinions.
Fort heureusement, tout a changé et vous n’êtes plus contraint de mettre vos convictions profondes de côté pour progresser dans la vie. Par exemple : le respect de la nature et de la biodiversité est devenu en quelques années une préoccupation majeure de la plupart d’entre nous et donc des entreprises. Être écologiste n’est plus un frein à une belle carrière !
Trouver sa voie à n’importe quel âge
Rappelez-vous votre adolescence. Vous avez certainement connu la période où l’on vous demandait ce que vous vouliez faire plus tard. C’était la sacro-sainte orientation professionnelle qui allait rapidement décider de notre avenir. On pensait alors, peut-être naïvement, que la vie de chacun devait être toute tracée. La question était « qu’allez-vous faire de votre vie ? ». On ne tenait pas compte des transitions majeures par lesquelles nous allions passer au cours de notre existence. Les divorces étaient moins fréquents et faire toute sa carrière dans la même entreprise était un choix possible et fortement recommandé.
Aujourd’hui, stabilité professionnelle et stabilité personnelle ne sont plus des critères intangibles. On parle plutôt de parcours de vie avec des hauts et des bas, avec des cassures et des redémarrages fulgurants. Rien n’est jamais gagné certes, car la vie est parfois plus difficile, mais nous y avons obtenu tellement plus de liberté !
Qu’est-ce qu’une vie digne d’être vécue ?
Là aussi, les critères ont évolué. Chacun est libre d’estimer que sa vie est une réussite ou un échec en se basant sur ses propres valeurs. Faire fortune, vivre de manière frugale en harmonie avec la nature, entreprendre, fonder une famille nombreuse, se transformer en « papa poule » et permettre à sa conjointe de reprendre des études… Tous les projets de vie sont possibles et c’est certainement l’une des plus belles victoires des hommes et des femmes. Sortir des schémas longtemps imposés par une société trop rigide et très conservatrice. En contrepartie nous perdons certes certains repères, mais nous avons le champ libre pour faire preuve de plus de créativité.
Alors quelle sera votre vie ?
Elle sera celle pour laquelle vous vous battrez. La construction de soi est à présent fortement favorisée par un accès plus facile au savoir et aux savoir-faire. Il vous suffit de ne jamais renoncer, ne pas baisser les bras et saisir toutes les opportunités qui se présentent à vous. Ne plus jamais vous dire ou laisser les autres vous répéter que c’est trop tard ou que « vous avez dépassé l’âge de… ». « Sky is the limit » et les plus audacieux le savent.
La seule limite qui restera imposée (d’où ce mouvement émergent des « transhumanistes » qui souhaiteraient la repousser encore) est celle de notre temps de séjour sur terre. En dehors de cette deadline, qui nous rappelle chaque jour que nous sommes des êtres finis et que le temps passe bien vite, vous avez le droit de vous épanouir dans tous les domaines. Tout est fait à présent pour vous permettre de vous élever et d’élever les autres, si vous le pouvez, tout au long de votre vie sans interruption et pour votre plus grande satisfaction.